Résumé :
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Depuis des siècles et des siècles, l’histoire témoigne de l’utilisation de drogues par les civilisations qui ont peuplé la terre à diverses époques. Généralement, cet usage accompagnait un rite initiatique, une cérémonie religieuse, une fête tribale, voire une expérience spirituelle unique. La drogue se consommait à l’intérieur d’un cadre, dans un but bien déterminé. Cette consommation était généralement supervisée par un 'ancien', un 'sage', un 'sorcier' ou un 'chaman', titres réservés à des membres plus expérimentés du groupe, capables d’enseigner la manière de consommer, capables d’accompagner le consommateur dans son expérience (LeBrun, 1994, Senez, 2000).De nos jours, la situation n’est plus la même. L’usage de plusieurs drogues est proscrit. Exception faite de l’alcool et du tabac, les substances psychoactives qui ne sont pas totalement interdites par la loi sont réservées à des fins strictement médicales. Les motifs de consommation diffèrent également de ceux de nos ancêtres. À notre époque, on consomme pour 'tripper', pour oublier, pour engourdir. Les produits se diversifient, se transforment et se raffinent. Parallèlement, un marché extrêmement lucratif se développe : le commerce des drogues illicites. Plus que jamais, le monde de la consommation de drogues évolue. Une récente consultation des intervenants québécois effectuée par le Comité permanent de lutte à la toxicomanie révélait que le phénomène de la consommation de stupéfiants avait pris un essor considérable au cours des dernières années. Le cannabis n’est plus ce qu’il était il y a à peine cinq ans, les drogues 'dures' sont de plus en plus accessibles aux consommateurs et pénètrent sans cesse de nouveaux milieux, l’injection de drogues par voie intraveineuse, autrefois hautement marginalisée, apparaît aujourd’hui comme une pratique rejoignant un nombre grandissant d’adeptes.
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