Résumé :
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Dans les sociétés industrielles, on observe actuellement une expansion de l'offre de jeux de hasard et d'argent (JHA) (Orford, 2011), notamment avec l'émergence du jeu en ligne. Cette évolution s'observe également au Québec. Les dernières données de prévalence révèlent que les dépenses des ménages relatives aux JHA augmentent, que le jeu en ligne occasionne des dépenses sept fois plus importantes que les autres types de jeu et qu'un joueur en ligne sur neuf est un joueur problématique (Kairouz et Nadeau, 2010). Les bénéfices individuels et collectifs générés par les JHA sont très visibles puisque largement véhiculés dans les médias par le biais de la commercialisation des JHA (qui les associent au plaisir et à la socialisation) et des commandites et autres 'contributions sociales'. Par ailleurs, si nous disposons de nombreuses sources permettant de calculer les retombées économiques du jeu, il est par contre plus difficile, en l'absence de données fiables et tangibles, d'évaluer les coûts engendrés par les impacts négatifs du jeu (Williams & al.,2011b). Pourtant, il est reconnu que la pratique excessive de jeu peut mener à des conséquences sur les individus et leurs proches dans différentes sphères, notamment la santé, les relations interpersonnelles, le travail et l'éducation. Ces impacts sont interreliés et ne concernent pas uniquement les joueurs «pathologiques » : ils sont également le lot, dans une moindre mesure, des joueurs à risque, ces derniers étant cependant plus nombreux que les joueurs pathologiques. Bien que le jeu en ligne (JAI) soit une modalité de jeu en expansion au Québec et une thématique prioritaire de recherche, les coûts associés aux impacts des jeux d'argent en ligne n'ont jamais été évalués. Cette recherche implique un devis mixte quantitatif et qualitatif. Elle se propose d'identifier les impacts liés à la pratique du jeu en ligne et de répertorier les indicateurs disponibles, pour ensuite faire une première estimation des coûts socioéconomiques relatifs aux JAI au Québec en utilisant l'approche de Rubin. Les données habituelles de prévalence de problèmes de jeu ne nous renseignent guère sur les impacts autres que sanitaires, elles ne nous permettent pas nonn plus de cerner le profil des joueurs à risque. Ce projet multidisciplinaire palliera ces lacunes et produira des connaissances inédites sur les coûts individuels et collectifs associés au jeu en ligne au Québec, à l'ai de d'une méthodologie innovante, qui conjugue la richesse de l'approche qualitative et la rigueur de l'approche économétrique. Me D. GERVAIS de Option Consommateurs, Mme C. TROTTIER, Dir. de l'Association des intervenants en toxicomanie du Qc, le Dr. R. WILLIAMS, professeur à l'Alberta Gambling Research Institute et la Dr. R. VOLBERG, épidémiologiste du gambling réputée, mettront leur expertise à profit dans le comité scientifique. Leur participation permettra d'optimiser le transfert des connaissances à travers leurs réseaux respectifs (milieux communautaire, de l'intervention et de la recherche). Les Directions de santé publique qui nous ont accordé leur appui sont à la fois des partenaires et des utilisateurs prioritaires des données de recherche.
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