Résumé :
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Dans cette communication, nous nous intéressons à la manière dont les usagers de drogues, s’impliquent dans la mise en œuvre des politiques publiques à travers leur engagement dans des groupes d’auto - support et font ainsi valoir de nouvelles formes d’expertise. Ces nouvelles formes d’expertise mises en avant par des usagers de drogues se construisent à partir de la figure du « profane expert », valorisent les savoir - faire pratiques et interpellent les spécialistes habilités à produire des discours légitimes sur la question des drogues. À travers leur participation à des groupes d’auto-support, des consommateurs de drogues parviennent à intervenir dans le débat sur les drogues, la définition puis la mise en œuvre de politiques publiques en direction des usagers de drogues. Actuellement, ce processus de reconnaissance de l’expertise des usagers de drogues dépasse le champ de la toxicomanie et du sida, et la référence à l’usager tend à envahir le domaine de la santé. En effet, l'invocation d'un individu responsable, autonome et citoyen tend à devenir un paradigme structurant du champ du travail social et de la santé, mais cette citoyenneté est souvent utilisée pour et par les groupes sociaux stigmatisés comme une formule magique et incantatoire dont le contenu peut faire défaut.
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