Résumé :
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Les enfants en famille d'accueil présentent souvent des retards dévelo-ppementaux et des problèmes graves du comportement, ce qui entraîne des déplacements fréquents à l'intérieur du réseau de placement. Cette population est donc à haut risque de troubles d'attachement. Dans une tentative de prévention de tels tro-ubles, une Clinique d'attachement a été mise sur Pied il y a dix ans à Montréal (Canada) dans le but d'offrir une consultation aux intervenants en protection de l'enfant qui œuvrent auprès d'enfants âgés de 0 à 6 ans en famille d'accueil et auprès de leurs familles. L'expérience de cette clinique ne se situe pas au début du pracessus d'intervention avec des familles vulnérables, mais beaucoup Plus tard, au moment où un problème Particulier se pose: un enfant qui a développé des liens d'attachement significatifs avec ses parents d'accueil devrait-il reto-umer à ses parents biologiques, si ceux-ci semblent avoir progressé suffisamment po-ur reprendre leur enfant, ou demeurer à long terme dans sa famille d'accueil? À la lumière d'illustrations cliniques, no-us faisons valoir l'utilité des concepts de la théorie de l'attachement dans la compréhension de ces problèmes, conduisant à notre position que le meilleur intérêt de l'enfant se tro-uve dans la préservation de ses liens d'attachement, et qu'une rupture de ces liens, surtout si ce n'est pas la première fois, constitue un traumdtisme grave. Les résistances du milieu sont fortes, aussi bien de la part des parents naturels que du tribunal qui est appelé à se prononcer dans de telles situations. Les droits du parent sont ici confrontés aux droits de l'enfant, soulevant un problème d'éthique majeur.
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