Résumé :
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A partir des années 1880, alors que le discours médico-légal évolue vers une remise en cause presque totale de la fiabilité du témoignage d'enfants victimes de crimes sexuels, l'étude des dossiers de procédure criminelle de la cour d'Assise du Puy-de-Dôme propose de relativiser l'impact de ce discours sur la pratique quotidienne de la médecine légale dans le département Auvergnat. Les rapports des médecins généralistes, ceux des légistes, les dépositions de témoins, les procès verbaux de confrontation et les actes d'accusation nous permettent ainsi de suivre au quotidien la prise en charge de la victime par les différents acteurs d'une instruction. On découvre ainsi une certaine prudence des experts à l'égard des nouvelles responsabilités que les spécialistes des Annales de l'hygiène publique et de médecine légale souhaitent voir associer à la profession des médecins légistes. La justice, quant à elle, ne semble pas plus disposée à céder aux experts la mission d'écoute et d'interprétation de la parole de l'enfant, tout en étant parfaitement consciente et informée de l'existence des faux témoignages et des risques d'erreurs judiciaires qu'ils sont susceptibles d'engendrer.
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