Résumé :
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À l’annonce d’une insuffisance rénale terminale, une certitude : à plus ou moins long terme le patient sera mis en dialyse ou greffé. Il ne peut compter sur son propre corps devenu incapable de le faire vivre. Cela lui inflige une profonde blessure narcissique, un narcissisme primaire qui peut être touché, lui montrant son impuissance radicale puisqu’il est obligé de faire appel à une machine ou au rein d’un autre pour survivre. La machine et les soignants en charge du rein artificiel peuvent devenir, au niveau fantasmatique, une sorte de mère toute-puissante, un vampire dangereux ou une autre figure de notre univers psychique archaïque. Le dialysé est, comme le nourrisson, dépendant de façon absolue (au sens de Winnicott) de la machine et de l’équipe médicale et soignante. Face aux incertitudes liées à son état, le patient peut chercher auprès des soignants une aide pour les rendre supportables psychiquement, pour les contenir. Face à la maladie chronique, face à ce traitement érodant (physiquement et psychiquement) qu’est la dialyse, le narcissisme comme gardien de vie est alors central.
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