Résumé :
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L'auteur présente une interprétation novatrice du rôle du dépistage des drogues dans la société américaine. Contrairement à ce que prétendent les promoteurs du dépistage, il est impossible de justifier celui-ci en termes de croissance de l'usage des drogues, de sécurité et de productivité au travail. On peut trouver la raison de la croissance dans la pratique du dépistage de par la rentabilité qu'y trouvent les organismes qui le pratiquent ou l'organisent. De plus, le dépistage peut être vu comme un mécanisme subtil et pervers de contrôle social, de par l'application de sanctions positives ou négatives, à caractère public ou privé. Ces formes de contrôle sont décrites. A partir de l'analyse de Foucault, les notions de technologie disciplinaire du pouvoir et de docilité automatique servent à expliquer le mécanisme d'action du dépistage. Celui-ci installe l'individu dans une dynamique de surveillance, souvent en faisant miroiter le leurre de son propre intérêt personnel et en l'isolant de ses sembables, afin de le mieux contrôler. Les résultats d'un sondage auprès d'athlètes étudiants et d'employés de chemin de fer servent à étayer la thèse de l'auteur. Des questions pertinentes sur le rôle social du dépistage dans une société démocratique sont posées.
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