Résumé :
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"Le but de cet article est de proposer une réflexion en amont, à partir d'une série de faits scientifiquement validés, à propos de nos besoins de stimulation, d'en induire une série de lois générales et de principes destinés à établir les bases d'un modèle explicatif général des addictions. Nous posons la question de la pertinence du concept d'addiction face à son extension à un nombre croissant de conduites et la pléthore des modèles qui tentent de l'expliquer. Où est la frontière entre définition scientifique de l'addiction et métaphore? Comment concilier les modèles neurobiologiques, avec ceux des conditionnements, des apprentissages ou les modèles psychanalytiques? Il y aurait bien une disproportion entre la visée unificatrice large du concept d'addiction et les modèles trop étroits qui l'utilisent. Aussi, un changement de paradigme semble s'imposer. Une série de faits touchant aux carences de stimulations nous permettent de poser quatre lois générales concernant nos actions de la vie quotidienne considérées dans leur fonction ""pragmalogique"" de recherche et de consommation de stimulations. A partir de ces lois, nous proposons le modèle d'un ""système d'actions"" dont les deux buts fonctionnels sont : le maintien d'un niveeau optimal de stimulation et le maintien au plus bas d'un niveau de ""vécu dysphorique"". Ce nouveau modèle fédérateur, qui part d'une ""faim psychique"" de stimulations, nous permet de redéfinir plus généralement le concept d'addiction qui se présente désormais sur un continuum allant, d'un côté,des ""addictions de la vie quotidienne"", aux addictions pathologiques, dans la perspective d'une ""écologie de l'action"". Si ce modèle d'un système d'actions était validé à l'avenir, il pourrait aider à l'amélioration des Programmes de Prévention de la rechute."
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