Résumé :
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Depuis une quinzaine d'années on assiste, sur tous les continents, à une véritable explosion de la production des drogues d'origine naturelle et de celle des substances synthétiques. Cette augmentation de l'offre s'est accompagnée de la démultiplication et de la transnationalisation des réseaux de trafic. Une telle situation est allée de pair avec une augmentation de la demande sur les marchés de consommation, d'abord dans les pays riches, principalement aux États-Unis et dans les nations d'Europe de l'Ouest. Mais, dès le début des années 1980, les pays producteurs ou de transit situés dans le tiers-monde ont connu une hausse très rapide de la consommation des drogues. Dans les années 1990, tandis que le nombre des toxicomanes2 stagne ou régresse dans les pays du Nord, il connaît une croissance exponentielle dans le Sud. La situation qui règne en Afrique, et tout particulièrement dans l'ouest du continent, illustre les changements intervenus durant les deux dernières décennies. A la fin des années 1970, les pays africains n'étaient ni des pays producteurs (à l'exception du cannabis), ni d'importants pays de transit. La consommation se limitait, soit à des usages traditionnels de plantes (marijuana, iboga, datura, etc.) soit, chez les enfants des rues, à ceux de produits artisanaux : colles, solvants, cirages, etc. Aujourd'hui, l'Afrique subsaharienne est devenue un producteur majeur de marijuana et la production de drogues de synthèse s'y développe, en particulier au Nigeria et en Afrique australe. Surtout, ce continent s'affirme comme une importante plaque tournante de toutes les drogues : haschisch, héroïne et cocaïne. Ces activités de trafic se sont accompagnées d'un formidable développement de la consommation de tous les produits qui touche toutes les classes de la société.
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