Résumé :
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La psychopathologie accorde depuis une vingtaine d'année un regain d'intérêt au concept de recherche de sensations développé par Marvin Zuckerman : le considérant comme un trait de personnalité, il a consacré une quarantaine d'années à le définir et en examiner les corrélats psychologiques, biologiques, psychophysiologiques et génétiques. Si l'attention accrue portée à ces corrélats permet de soutenir l'hypothèse que la recherche de sensations constitue un facteur de risque commun au développement de conduites de dépendance et de prise de risque diverses, un examen approfondi laisse également apercevoir la diversité des acceptions du concept et des sens qui lui sont donnés selon les auteurs et leurs approches théorico-cliniques : recherche de sensations pour augmenter une activation corticale, recherche de sensations pour pallier un déficit d'activité catécholaminergique, accent porté sur sa dimension impulsive comme reflet d'un déficit de contrôle émotionnel ou encore, dans une perspective psychanalytique, évitementde l'affect. Elles témoignent de niveaux d'observation différents qui se reflètent dans des réalités cliniques hétérogènes. Le défaut de définition des expériences subjectives dans la recherche de sensations peut également ouvrir sur son investigation psychopathologique, avec une mise en regard'de la régulation de l'expérience émotionnelle qu 'elle est susceptible de représenter. L'objectif de cet article est de présenter une mise au point de l'évolution du concept dans ces multiples aspects et de son implication dans les conduites de consommation.
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