Résumé :
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Cet article a comme objectif d’étudier les modalités d’organisation de la prise en charge des addictions en prison et ses évolutions, ainsi que la manière dont le contexte carcéral tend à concentrer une forte proportion d’usagers de drogues et peut favoriser les consommations et des pratiques à risque. Méthode : les analyses ont été réalisées à partir du recoupement de différentes sources de données : revue de la littérature, données quantitatives existantes, données qualitatives issues des groupes focaux et de groupes de travail. Résultats : les analyses montrent que la prise en charge en prison des problèmes d’alcool s’est améliorée grâce à une professionnalisation des intervenants. L’offre de traitements de substitution aux opiacés est désormais correcte et sa continuité à l’entrée et la sortie de prison semble le plus souvent assurée. Néanmoins, la prison favorise aussi l’accentuation et/ou l’initiation de consommations, du fait de la circulation illégale de produits ou médicaments, et les risques infectieux y apparaissent élevés. Conclusion : au vu des analyses, il apparaît nécessaire d’améliorer en prison la prévention et l’éducation à la santé, d’associer les prises en charge sociale et sanitaire, d’adapter et diversifier la prise en charge des addictions, ainsi que d’améliorer le recueil de données épidémiologiques sur la santé des détenus.
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