Résumé :
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"Depuis une vingtaine d'années, des chercheurs et cliniciens ont souligné le potentiel addictif d'internet ainsi que ses conséquences négatives, tant au point de vue physique que psychique. Le développement des différents supports de visionnages de séries, en ligne ou ) la télévision, amène aux spectateurs de binge-watching ou binge-viewing sur lequel plusieurs études récentes se sont penchées. Ce type de comportement face aux séries correspond au visionnage, sur une courte période, de plus de 2 épisodes d'une même série à la suite. D'après l'étude menée par L. Romo et al., 58% de la population appartiennnent à la catégorie binge-watchers. Une étude exploratoire sur la cyberdépendance a indiqué que 31,5% des participants avaient une application problématique d'internet liée aux sites de streaming et étaient en demande de soin. La qualification d'addiction pour des comportements d'usages problématiques ne fait pas de consensus auprès des professionnels du domaine des addictions aux substances psychotropes. Certains craignent en effet une banalisation à terme. Afin de nous éclairer sur cette problématique, nous avons mené une étude qualitative exploratoire auprès des spectateurs considérant être addicts au visionnage des séries télévisées. Les résultats révèlent que certains participants ont des symptômes communs à l'addiction comportementale ainsi qu'une souffrance cliniquement significative associée. Les autres participants associent le terme d'addiction au nombre d'épisodes regardés et présentent un rapport harmonieux entre leur intérêt pour les séries, leur pratique de visionnage et leur vie. Le critère quantitatif du nombre d'épisodes regardés qui caractérise le binge-watching, n'étant pas pathognomonique de l'addiction comportementale, amène une confusion dans l'emploi de la notion addiction."
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