Résumé :
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Les suicides à Renault Guyancourt et France Télécom ont déclenché une prise de conscience sur le mal-être au travail, dans le monde politique. Un débat s’est alors engagé sur «les risques psychosociaux». Différents experts ont été mobilisés dans un débat médiatique important. Des commissions se sont mises au travail, des rapports ont été rédigés. À travers ces contributions, il est possible de repérer différentes problématiques, des oppositions et des complémentarités, un chevauchement des constats, mais aussi des divergences qui débouchent sur des propositions très diversifiées. Nous avons choisi de retenir trois «entrées» : le rapport remis en 2008 au ministre du Travail sur «la détermination, la mesure et le suivi des risques psychosociaux au travail», rédigé par Patrick Légeron et Philippe Nasse , le rapport de la Commission de réflexion sur la souffrance au travail mis en place à l’Assemblée nationale fin 2009 par Jean François-Copé , le rapport «Bien-être et efficacité au travail – 10 propositions pour améliorer la santé psychologique au travail», remis au Premier ministre en février 2010 par Henri Lachmann, Christian Larose et Muriel Pénicaud. Ce choix croise des expertises issues de milieux différents, il permet de poser un regard sur un certain «état de l’art». Il permet également de montrer comment les politiques et les experts qui les servent abordent aujourd’hui la question. En conclusion, nous indiquerons quelques pistes de réflexions. La question des risques psychosociaux doit être abordée comme un phénomène social total qui met en perspective le registre du mal-être individuel, le registre du travail de ses modalités d’organisation et de management, le registre de l’imaginaire organisationnel et de l’idéologie gestionnaire qui domine le monde de l’entreprise, et le registre du système socio-économique, en particulier le développement du capitalisme financier.
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