Résumé :
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Certains adolescents grandissent avec l’idée de mourir. Si chaque histoire est différente, si chaque adolescent est unique, il y a cependant des processus identiques face auxquels les souffrances restent inégales. Le processus suicidaire est pour certains adolescents un compagnon de route. Certaines blessures réelles ou symboliques ont besoin de temps pour se ressentir, se comprendre et se transformer. La douleur s’atténue, s’intériorise. Les rencontres avec des adultes fiables qui n’ont pas d’idées reçues sont essentielles tout au long du chemin adolescent, elles réaniment des coeurs brisés par des événements de vie terriblement dramatiques, elles proposent des clefs et des alternatives à des souffrances ressenties au plus profond de son corps pour réduire le risque d’un passage à l’acte vers une mort annoncée. On peut parler de la mort omniprésente dans les pensées et questions adolescentes, ça ne s’attrape pas, bien au contraire, ça soulage d’en parler. Grandir, c’est « bricoler » en permanence avec l’idée de mourir, encore plus quand on rencontre la mort en direct par le suicide d’un ami par exemple, ou la perte accidentelle d’un frère ou d’une soeur, de son meilleur ami. Ces petits arrangements intérieurs souvent créatifs chez les adolescents, soutenus par des adultes « réanimateurs », sont des compromis qui aident à investir des identités multiples.
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