Résumé :
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La nouvelle organisation de la protection de l’enfance tend à fragmenter la prise en charge, scindant les temps d’évaluation et de traitement. Elle rompt ainsi la continuité, toujours menacée et fragile, d’un lien sur lequel cette prise en charge repose. Face à cette problématique qui engage l’éthique des professionnels, ils se voient tenus d’inventer de nouveaux dispositifs et expériences de travail en réseau, de les construire et de les faire vivre. Qu’est-ce que penser ensemble sinon un partage de sens, de valeurs, d’une éthique de la prise en charge au plus près de la problématique des familles que nous avons en commun, et qui nous ramène à notre commune humanité ? Qu’est-ce que travailler ensemble sinon un partage qui englobe l’expérience du transfert, du contre-transfert et de l’intertransfert ? L’enjeu de ce temps de travail en commun est de faire corps autour de la famille, recréer une enveloppe psychique groupale permettant la création du lien avec l’autre institution. Dans ce lien nous sommes impliqués et engagés, aspects du contre-transfert qui trouvent à se transformer dans le groupe pour faire de ce temps de séparation, qui nous renvoie toujours à la mort, un temps de passage où les souvenirs aient «un avenir».
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