Titre : | Southeast Asia opium survey 2023. Cultivation, production and implications |
Titre original: | Enquête sur l'opium en Asie du Sud-Est 2023 : culture , Production et Implications |
Auteurs : | UNODC, Auteur |
Type de document : | texte imprimé |
Editeur : | UNODC (United Nations Office on Drugs and Crime), 2023 |
Format : | 66 p. / tab.; graph.; ill. |
Langues: | Français |
Catégories : | ADDICTION ; DROGUE ; OPIUM ; PRODUCTION DE DROGUE ; ASIE ; AGRICULTURE ; CULTURE DE DROGUE ; TRAFIC DE DROGUE |
Résumé : |
Le rapport, intitulé « Enquête sur l'opium en Asie du Sud-Est 2023 : culture , Production and Implications", analyse les données collectées au Myanmar au cours de la deuxième saison de croissance depuis la prise de pouvoir militaire, montrant une augmentation de 18 %, passant de 40 100 à 47 100 hectares. Avec 1 080 tonnes aujourd'hui, le rendement potentiel est à son plus haut niveau depuis 2001. Suite au récent déclin de la culture de l'opium en Afghanistan, le Myanmar constitue désormais la plus grande source d'opium au monde.
L'enquête examine également les premières données de culture collectées en RDP lao depuis 2015. Même si les données montrent que les niveaux de culture sont restés relativement stables à 5 000 hectares, des estimations plus régulières seront essentielles pour comprendre l'impact des récents défis économiques auxquels sont confrontés les pays. le pays. Au Myanmar, les augmentations les plus significatives ont été enregistrées dans l'État Shan, où la culture a augmenté de 20 %, suivi par Chin et Kachin, où elle a augmenté respectivement de 10 % et 6 %. Une évaluation ciblée a également révélé des indications d’une importante culture d’opium à Sagaing, le long de la frontière entre le Myanmar et l’Inde. Le rendement moyen estimé de l'opium a augmenté de 16 % pour atteindre 22,9 kg/ha – une nouvelle augmentation par rapport au précédent record établi en 2022 – reflétant des pratiques agricoles plus sophistiquées et des investissements dans les systèmes d'irrigation et les engrais par les agriculteurs et les acheteurs. Le prix moyen payé aux agriculteurs a augmenté de 27 % pour atteindre environ 355 $ US/kg – même avec une offre en expansion – démontrant l’attrait de l’opium en tant que culture et produit, et la forte demande qui sous-tend le commerce de l’opium dans le Triangle d’Or. Au total, les agriculteurs ont gagné environ 75 % de plus que l'année précédente. Bien qu'il soit trop tôt pour tirer des conclusions sur l'impact de l'interdiction de l'opium en Afghanistan sur la situation en Asie du Sud-Est, une interdiction prolongée devrait se traduire par des prix toujours élevés et une nouvelle augmentation de la culture. L'expansion de la culture de l'opium alimente une économie illicite croissante dans le Mékong, qui conjugue des niveaux élevés et persistants de production de drogues synthétiques et une convergence du trafic de drogue, du blanchiment d'argent et des activités criminelles en ligne, notamment les casinos et les opérations frauduleuses. Cette convergence génère des profits importants pour les groupes criminels organisés de la région. Le représentant de l'ONUDC, Douglas, a ajouté : « Les défis en matière de criminalité et de gouvernance dans la région sont aggravés par la crise au Myanmar. L'Asie du Sud-Est doit s'unir pour trouver des solutions aux menaces traditionnelles et émergentes. » Les solutions au sein du pays doivent prendre en compte les réalités complexes et les vulnérabilités auxquelles sont confrontées les personnes vivant dans les zones de culture de l'opium. L'ONUDC travaille directement avec les agriculteurs et les communautés pour améliorer les conditions socio-économiques afin de générer des revenus à long terme, contribuant ainsi à renforcer la résilience aux conflits et aux perturbations économiques. « Dans la situation actuelle, les communautés agricoles sont prises entre l'insécurité et difficultés économiques », a déclaré Benedikt Hofmann, représentant régional adjoint de l'ONUDC. « Encore plus de gens considéreront l’opium comme une culture viable s’il n’y a pas d’alternative, surtout en l’absence d’État de droit. Notre travail avec ces communautés au Myanmar et au Laos est donc plus important que jamais. » |
Note de contenu : |
d'après le rapport mondial sur les drogues 2023(link is external) de l'ONUDC, la production mondiale d'opium s'élevait à quelque 7800 tonnes en 2022. En combinant les chiffres de la production afghane donnés dans le rapport sur la culture de l'opium 2022(link is external), ceux de l'étude publiée en novembre 2023(link is external), et finalement les chiffres de la production birmane donnés dans ce rapport(link is external), nous pouvons, à l'aide de quelques calculs, tenter de mettre en lumière le vide créé dans le marché en 2023:
En Afghanistan, la production semble être passée de 6200 tonnes en 2022 (233'000 hectares cultivés environ pour un rendement de 26.7kg/ha) à 333 tonnes en 2023 (10'800 hectares cultivés pour un rendement d'environ 30kg/ha). Cela représente un passage d'une moyenne de 350 à 580 tonnes d'héroïne de qualité d'exportation (50-70% pureté) en 2022, contre une moyenne de 24 à 38 tonnes en 2023. En Birmanie, la production semble être passée de 793 tonnes en 2022 (40'100 hectares cultivés pour un rendement de 19,8kg/ha) à 1080 tonnes (47'100 hectares cultivés pour un rendement de 22,9kg/ha). Sur ces deux pays uniquement, la baisse de production d'opium semblerait donc être d'environ 5'580 tonnes en 2023, soit une baisse de plus de 70% de la production mondiale. En Birmanie, l’augmentation non seulement de la surface cultivée, mais aussi de la rentabilité, reflète des pratiques de culture plus sophistiquées qu'auparavant et des investissements dans des systèmes d’irrigation qui donnent au pays sa plus grande production d’opium depuis 2001. En 2002, 80’000 hectares étaient occupés par la culture de pavot, mais les rendements étaient nettement plus bas (10kg/hectare). De plus, le rôle des opiacés dans l’économie birmane grandit, tout comme le prix d’achat du produit directement aux agriculteurs, qui a augmenté de 60% entre 2022 et 2023. Dans un pays à l’économie fragile, cette augmentation combinée à l’absence d’infrastructures adaptées (services publics, routes, écoles) ou d’accès à des marchés dans les zones isolées risque d’amener un nombre croissant d’agriculteurs à percevoir la culture de pavot comme une alternative plus viable aux cultures licites. Cette expansion de la production d’opium en Birmanie va de pair avec une augmentation de la production des drogues de synthèse qui ne cesse d'accélérer si on se base sur les saisies effectuées (principalement des métamphétamines et de la kétamine), et participe à une économie illicite grandissante dans le Mékong, qui fait converger le trafic de drogues, le blanchiment d’argent et les activités criminelles en ligne (casinos et fraudes, principalement). Cette convergence génère de juteux profits pour les groupes du crime organisé dans la région. L’ONUDC, toujours dans son rapport(link is external), appelle à ce que l’Asie du Sud-Est s’allie pour trouver des solutions aux menaces qui sont aggravées par la crise en Birmanie, où les agriculteurs sont coincés entre l’insécurité et les difficultés économiques, et où la culture de l'opium risque de s'imposer comme plus viable si aucune alternative ne leur est proposée. Un travail entre l’ONU et ces communautés birmanes est donc essentiel. Du côté du marché européen, Transform explique que les effets d'une interdiction comme celle instaurée en Afghanistan mettent environ 18 mois pour être perçus, notamment à travers la baisse de pureté de l'héroïne. Si elle se maintient, une telle modification du marché risque d'amener un passage à d'autres types de drogues, parfois plus dangereuses, et les pays affectés doivent urgemment commencer à planifier leurs réponses à un tel changement, tant au niveau national que régional. Pour ce faire, Transform propose les pistes suivantes: Une réponse d'urgence de la santé publique en déployant des outils de réduction des risques établis et novateurs pour cibler les groupes à risque Accroître la surveillance à travers une combinaison d'informations obtenues par le biais des systèmes de drug checking, de système d'alerte précoce, de la douane et de la police Une extension de l'éducation sur la question de la réduction des risques, des accompagnements et un meilleur accès aux services d'accompagnement pour les personnes arrêtées en possession de drogues pour leur propre usage. La menace de la criminalisation a montré que les personnes concernées tendent à ne pas demander de l'aide. Il est donc central qu'une réponse adaptée soit proposée par les pays touchés. |
Public cible : | Intervenant |
Catalogueur : | Nadja |
En ligne : | https://www.unodc.org/roseap/en/2023/12/southeast-asia-opium-survey-report-launch/story.html |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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NAD001015 | NADJA.WEB.03.UNO | Rapport | NADJA | Ressources électroniques | En ligne Disponible |