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Résumé :
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Le concept de Réduction des Risques (RdR) désigne un ensemble de stratégies visant à diminuer les risques et dommages liés à l’usage des substances psychoactives, dans le respect des préférences des personnes concernées (Harm Reduction Coalition, 2024). Même si elle reste constamment menacée, notamment par ceux qui la dépeignent comme un « encouragement tacite » à l’usage de drogues (Massé & Mondou, 2013), la RdR s’est progressivement imposée comme une évidence chez une très grande partie des acteurs concernés, à commencer par le champ médical, qui a pourtant été considéré historiquement comme majoritairement résistant au concept, notamment lors de l’arrivée des traitements agonistes opioïdes dans les années 1990 (voir par exemple Guillet JY, 2012).
À l’inverse, aujourd’hui, le concept de RdR est considéré comme un « gold- standard », à tel point qu’il a progressivement été utilisé pour désigner des actions de santé publique ou de soins très éloignées des programmes originels qui l’ont vu naitre. C’est ce glissement conceptuel progressif que nous allons tenter d’explorer ici, non pour le critiquer, ni pour le saluer, mais surtout pour mettre en exergue que cette évolution s’est faite sans réel débat des acteurs concernés, du moins en France, et que tous n’ont pas forcément conscience des écarts conceptuels contemporains existant autour du terme de RdR, écarts qui peuvent parfois être source de confusion entre les acteurs.
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