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Résumé :
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S’appuyant sur les principes de l’anthropologie médicale critique, cet article illustre le lien entre violence, toxicomanie, prostitution et risque de VIH chez un groupe de 35 femmes défavorisées vivant dans un quartier défavorisé de Hartford, dans le Connecticut. L’étude présentée ici met en lumière le rôle de la prostitution dans la syndémie SAVA (toxicomanie, violence et sida) telle que conceptualisée par Singer (1996). En se concentrant sur le vécu de femmes se prostituant dans la rue, cet article vise à combler les lacunes de la recherche portant simultanément sur ces épidémies qui s’alimentent mutuellement. Il montre que l’exposition continue des travailleuses du sexe à la violence, à la fois en tant que victimes et témoins, leur cause souvent de graves traumatismes psychologiques. Faute de services de soutien adéquats, les femmes victimes de violence peuvent se tourner vers la drogue pour tenter de faire face à la dure réalité de leur quotidien. Ce besoin de drogue, conjugué au manque d’opportunités d’éducation et d’emploi, peut les conduire à la prostitution. La vie dans la rue accroît le risque de violences physiques, psychologiques et sexuelles pour ces femmes, ainsi que leur risque d’infection par le VIH/sida. L’exposition à des expériences traumatisantes aggrave la dépendance aux drogues, bouclant ainsi un cercle vicieux de violence, de toxicomanie et de risque de sida.
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