Résumé :
|
Peu d’études ont été publiées sur les problèmes sociaux et médicauxrencontrés à la sortie de prison et encore moins concernant l’évaluation de programmes de préparation à la sortie. Ce rapport, présentant les résultats d’un travail, effectué en 2001, sur la mortalité des sortants de prison, constitue donc une première en France. Organisée dans le cadre de l’évaluation des programmes de préparation à la sortie intitulée « Unités pour sortants » ou « UPS », l’étude devait estimer le taux de mortalité survenue dans l’année suivant la sortie de prison. Cet indicateur, avec le taux de récidives, apparaît, à travers les rares études (étrangères) disponibles, comme le plus caractéristique du niveau d’autonomie sanitaire et sociale des exdétenus. Cette recherche a permis d’estimer le taux de mortalité de détenus dans l’année suivant leur sortie de prison, en le comparant à celui un groupe référent au sein de la population française. L’étude a été effectuée auprès des détenus libérés entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 1997 de la maison d’arrêt de Fresnes, établissement choisi car il hébergeait depuis 1992 le Quartier Intermédiaire Sortant (QIS). L’année 1997 a été retenue car elle correspond à la première année de la mise en place des traitements de substitution en prison. Les analyses ont concerné 1 439 sortants nés en France ou dans les DOM, libérés en 1997 de la maison d’arrêt de Fresnes. Tous âges et toutes causes confondus, une surmortalité a été observée chez les ex-prisonniers quelle que soit la population de référence retenue (population générale, ouvriers-employés). Pour la tranche d’âges des 15–34 ans, elle s’avère très significativement supérieure pour ce public d’anciens détenus, en ce qui concerne les décès par pharmacodépendance, ceux par maladie du système circulatoire et les décès de cause inconnue. Le risque de décès par overdose était multiplié par plus de 124 par rapport à la population générale française.
|