Résumé :
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Les personnes aux prises avec un problème d’abus ou de dépendances vivent une combi -naison complexe de troubles physiques, mentaux et sociaux. De plus, cette concomitancede troubles est en croissance (Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2007). Cetteconstatation occasionne d’importantes répercussions sur l’offre de service aux personnesqui présentent des problèmes d’abus ou de dépendances.(...) Dans l’effort auquel il faut consentir pour rejoindre cette clientèle qui reçoit peu de traitement ou n’en reçoit pas, l’Organisation mondiale de la santé (OMS, 2007) reconnaît le service d’urgence hospitalier comme étant un des lieux à privilégier pour repérer les personnes qui présentent des problèmes de consommation. Il faut noter également qu’une proportion de personnes consulte à l’urgence des centres hospitaliers pour des raisons d’intoxication, donc pour des besoins sur le plan physique qui notamment, sont liés à la désintoxication. Les personnes qui se trouvent à l’urgence vivent souvent une crise. Cette condition de vulnérabilité crée un contexte clinique favorable à l’intervention et au changement. Les praticiens disposent alors de peu de temps pour inciter ces personnes à s’inscrire ou à se réinscrire dans une démarche d’aide au regard de leurs problèmes d’abus ou de dépendances (Bertrand et Ménard, 2005). Dès lors, procéder à un repérage en centre hospitalier afin que ces personnes soient évaluées, puis orientées de façon claire, simple et rapide au service qui répond le mieux à leur condition devient une façon de faire très pertinente (Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2007). Au Québec, la conjoncture des dernières années entourant les urgences hospitalières a mis en relief des difficultés à propos d’un taux élevé d’achalandage. Dans ce contexte, le ministère de la Santé et des Services sociaux à partir de son Offre de service en dépendances, prévoit l’implantation d’un programme régional d’évaluation spécialisée en centre de réadaptation pour personnes alcooliques et autres toxicomanes (CRPAT) et priorise le déploiement d’équipes de liaison spécialisées en dépendances à l’urgence en centre hospitalier pour mieux rejoindre la clientèle qui est aux prises avec des problèmes d’abus ou de dépendances et ayant aussi des problèmes de santé mentale et d’itinérance. Par conséquent, l’objectif du présent guide est de soutenir les CRPAT et les centres hospitaliers dans la mise en place, dans les services d’urgence hospitaliers, d’équipes de liaison spécialisées en dépendances, et ce, en leur fournissant un outil sur les plans clinique, administratif et évaluatif.
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