Résumé :
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Ce projet, qui était en discussion à Liège depuis 1995, a fait l'objet d'un accord définitif en février 2007, date à laquelle les ministres fédéraux de la Santé publique et de la Justice ont annoncé le lancement de TADAM et l'octroi d'un budget. En 2007, les estimations établies par l'ULg ont dénombré entre 3500 et 4500 personnes dépendantes de l'héroïne de rue en Province de Liège, dont 1600 à 2100 pour la seule commune de Liège (± 200.000 habitants).Le projet a consisté en une étude contrôlée, randomisée, pour évaluer l'efficacité et la faisabilité du traitement assisté par diacétylmorphine en Belgique, en comparaison avec les traitements par méthadone existants. Comme dans les centres de même type à l'étranger (où chercheurs et soignants se sont rendus plusieurs fois), le traitement expérimental consistait à administrer (par injection ou inhalation selon la préférence du patient) de la diacétylmorphine à des personnes sévèrement dépendantes de l'héroïne de rue. Et ce, sous la supervision d'une équipe médicale, dans un cadre clinique strictement contrôlé, en ambulatoire, et avec une offre de suivi psychosocial. L'inhalation de diacétylmorphine a été prévue dans l'étude parce que l'héroïne de rue est de plus en plus souvent consommée de cette manière et parce que ce mode de consommation comporte moins de risques que l'injection.Selon les chercheurs, l'étude a montré que le traitement par diacétylmorphine (DAM ou héroïne pharmaceutique) était réalisable et qu'il était plus efficace que le traitement par méthadone pour des personnes sévèrement dépendantes de l'héroïne de rue. L'équipe de recherche recommande dès lors la prolongation du traitement par DAM pour le même groupe cible sur base, dans l'ensemble, du même protocole que celui de l'étude.L'équipe apporte néanmoins quelques changements d'après l'évaluation menée. D'une part, le traitement par DAM ne doit pas avoir de limitation de durée fixée a priori. « En effet, l'arrêt obligatoire du traitement peut mener à une détérioration rapide de la condition du patient » notent les chercheurs. L'arrêt arbitraire du traitement - même après 12 mois - s'est avéré contre-productif au point que les améliorations amenées par le traitement par DAM disparaissaient en quelques mois, anéantissant les effets bénéfiques. La détérioration a commencé juste avant la fin des 12 mois, indiquant l'effet négatif de la crainte de l'arrêt définitif du traitement.
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