Résumé :
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Le droit a commencé à s'intéresser spécifiquement aux drogues et à leurs usages au début du XXe siècle, avec la loi du 12 juillet 1916 (Nouvel, 2009). Au milieu du XXe siècle, la loi du 15 avril 1954 'relative à l'obligation de traitement des alcooliques dangereux' introduit pour la première fois une conception du consommateur alliant deux représentations simultanément antagonistes et solidaires, il est tantôt délinquant, tantôt malade (Caballero, Bisiou, 2000). La loi du 31 décembre 1970 'relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et la répression du trafic et de l'usage illicite de susbstances vénéneuses', applique cette conceptino duelle au 'toxicomanie', notamment à travers la mesure d'injonction thérapeutique. Si le prévenu accepte de se soumettre à cette mesure d'alternative aux poursuites, il est considéré comme malade et non plus comme délinquant. Mais, à aucun moment, la loi de 1970 (ni celle de 1954 pour les 'alcooliques dangereux', aujourd'hui abrogée) ne définit 'le toxicomane' et sa 'maladie', en revanche elle le désigne comme auteur d'un délit pénal du fait même de sa consommation d'une substance illicite. Cette loi et sa conception du consommateur sont un grand facteur de confusion et toujours le point de référence légal à ce jour en matière de stupéfiants.
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