Résumé :
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L'usage lucide et réfléchi par la société de son propre univers symbolique pourrait devenir (à son tour) le projet politique de l'anthropologie. C'est en tout cas une des perspectives de recherche qui s'ouvrent dès lors que sont confrontées les deux thématiques de l'imaginaire et des psychotropes.|Il est possible de dénoncer un paradoxe propre à la pensée occidentale moderne : un pôle positif qui regroupe le bien, le beau, le bon et un pôle négatif qui concentre le mal, le laid, le mauvais. Le traitement symbolique réservé à la drogue par l'Occident a les conséquences sociales que nous connaissons : à la prolifération négative des images correspond la démultiplication des conduites de mort. Tandis que les sociétés de la tradition, sans dénier la part d'ombre contenue dans les psychotropes, ont su renforcer et coder la part de lumière pour l'utiliser, et donner à la drogue un espace social et culturel contenu.
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