Résumé :
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Le service des urgences d'un hôpital général représente un élément important du dispositif de prise en charge des usagers de drogues. En effet, dans une certaine mesure, la toxicomanie est une pathologie où l'urgence est la modalité privilégiée d'expression symptomatique. Cette similitude clinique et contextuelle nécessite une analyse fine de l'urgence chez l'usager de drogues. Il convient de définir le registre dans lequel elle s'exprime, ce qui en fait la spécificité, mais aussi de définir une modalité de prise en charge cohérente non seulement avec ce que l'on perçoit de la demande, mais aussi avec le cadre où elle est proposée. C'est ainsi que les urgences ne doivent pas et ne peuvent pas répondre comme si elles pouvaient se substituer à un centre méthadone, une boutique, un service social, un lieu de psychothérapie. Et pourtant, individuellement, elles doivent proposer au patient une réponse curative et préventive sur ces différents registres. Il paraît manifeste que la logique de prise en charge s'inscrit sur des domaines aussi divers que les pathologies somatiques, psychiatriques, les difficultés sociales, la prévention des risques, la souffrance psychosociale... par des réponses individualisées à chaque cas et au temps de la demande. C'est pourquoi il n'est pas possible d'envisager une prise en charge des usagers de drogues aux urgences d'un hôpital autrement que dans le cadre du réseau. Ce dernier se compose autant des services d'hospitalisation d'aval que des correspondants extérieurs.|Au mieux, une équipe de liaison interne à l'hôpital permettra, en dehors des épisodes aigus, d'articuler la demande faite en urgence au mieux des possibilités du patient et des institutions.
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