Résumé :
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L'envers de la médaille d'une société qui absolutise son présent en révèle précisément la face cachée : la prison qui, à l'inverse, éternise le présent en condamnant les détenus à un temps statique et circulaire, suspendu à une hypothétique date de libération conditionnelle. Cette hypothèse nous a conduits à envisager la prison sous l'angle de l'enfermement dans le temps davantage que sous celui de l'enfermement dans l'espace. Ainsi, la seconde partie de notre contribution entend rendre compte du versant qualitatif de notre réflexion sur le temps carcéral : à partir d'un questionnement sur la singularité de la situation d'entretien et le statut de la parole en prison, nous nous sommes interrogés sur la nature et la fonction du temps carcéral ainsi considéré comme panne du temps social : temps suspendu de la mise hors-humanité que constitue l'enfermement, spécialement dans les conditions désastreuses de l'infrastructure pénitentiaire et du régime carcéral actuels.
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