Résumé :
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Les conduites de dépendance peuvent être appréhendées comme des défenses corporelles et comportementales vis-à-vis de l'intrusion d'affects résonnant dangereusement avec des fantasmes archaïques. Cette intrusion fait peser la menace d'une dépression grave de nature narcissique. Le colmatage de cette dernière par la conduite addictive n'est le plus souvent que transitoire. On peut ainsi observer, dans les moments de décompensation de ce fragile équilibre, une régression vertigineuse plus ou moins régulée par des conduites co-addictives pouvant à la longue se fixer sur des aménagements pervers ou évoluer vers une armature alexithymique ou caractériopathie, ou, enfin, se désorganiser (décompensations psychosomatiques, mélancoliformes ou psychotiques).|Si le « choix» du type de conduite et les effets de l'objet d'addiction sont radicalement différents, la genèse et la pérennisation de la conduite comportent des points communs (failles narcissiques, structuration psychique précaire, acte anti-éprouvé et antipensée, mécanismes neurobiologiques de dépendance similaires).
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