Résumé :
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Dans la région montréalaise, trois études de prévalence montrent que de 20 à 36 % des mineurs hébergés en centre de réadaptation reçoivent une médication psychotrope. Compte tenu du faible taux d'observance du traitement susceptible d'être remarqué chez cette clientèle suivie en contexte d'autorité, du manque de connaissances quant au rôle et aux attentes des intervenants psychosociaux lorsqu'il y a prescription, et de la valeur symbolique du médicament qui risque d'influencer le déroulement et l'issue du traitement, une étude exploratoire basée sur dix-neuf entretiens semi-directifs a été conduite. Elle vise à recueillir les perceptions des éducateurs à qui on a confié la prise en charge de jeunes placés ayant une prescription. Les résultats indiquent que, désormais, la prise de médicaments psychotropes par les adolescents s'inscrit couramment dans la démarche générale de rééducation et de relation d'aide. Les grandes attentes des éducateurs par rapport à la possibilité d'obtenir une meilleure disponibilité des jeunes sur les plans cognitif et émotionnel en témoignent. Par ailleurs, les relations entre le jeune, le médecin et l'intervenant psychosocial, mais aussi avec la famille et le groupe de pairs viennent moduler les comportements d'observance. Le souci de responsabiliser les jeunes et leurs parents apparaît constant dans le propos des éducateurs.
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