Résumé :
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"On a sans doute trop souvent affirmé que les personnes en difficulté avec l’alcool ""n’auraient pas de demande"" tant celle-ci se donne habituellement à voir et à entendre dans une situation de crise qu’il conviendrait de résoudre dans l’urgence. Phénomènes de minimisation, voire de déni, témoignent alors de la souffrance masquée d’un sujet généralement culpabilisé et honteux, alors que le désarroi de l’entourage renforce l’aspect dramatique du problème. Cette situation implique donc le décodage d’une demande fréquemment confuse et déroutante pour le clinicien. Pourtant, cette première rencontre, malgré l’hypercomplexité des configurations intersubjectives habituellement rencontrées, peut permettre d’introduire ""du tiers"" entre le sujet et l’objet alcool. S’ouvre alors la possibilité d’un espace de dialogue qui permettra de distinguer les potentialités d’engagement du sujet des pressions que celui-ci peut éprouver. En outre, si la confiance s’installe, cet espace permettra au sujet de passer de l’état de personne ""stigmatisée"" à celui d’acteur d’un processus d’accompagnement dans lequel l’ouverture à un travail sur le sens historico-existentiel du recours à l’alcool pourra contribuer à la construction d’un projet d’abstinence mieux intégré. Nous tenterons de préciser ici l’apport de l’approche biographique à cette perspective."
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