Résumé :
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La clinique des addictions conduit les praticiens à proposer des modèles plus ou moins opérants, mais toujours transitoires et épistémologiquement très fragiles, dans la mesure où ils relèvent à la fois d’approches scientifiques et d’approches de sens. Les chercheurs, eux, vont au contraire s’opposer, par méthode, à ce qui apparaît comme un éclectisme de mauvais aloi, et chaque approche « particulière », biologie, psychanalyse, psychologie cognitive, etc., va tenter de rendre compte de la totalité du problème addictif sans emprunts à des disciplines étrangères. Ce texte, en analysant quelques exemples de modélisations bien connues, historiques ou actuelles, tend à montrer qu’aucune ne parvient tout à fait à atteindre son objectif. L’auteur soutient qu’à titre au moins provisoire, un « dualisme méthodologique », empruntant des notions tant aux neurosciences qu’aux sciences humaines et sociales, est une position indispensable pour rendre compte d’une clinique des addictions. Ce « dualisme » concerne moins une opposition entre disciplines, sciences de la vie d’un côté, sciences sociales de l’autre, que la différence de regard entre des approches objectives, et une vision subjective de la problématique addictive.
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