Résumé :
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L’objectif de notre recherche consistait à dresser un premier paysage des stratégies de coping des proches face à l’addiction et à repérer la présence éventuelle de stratégies plus efficaces que d’autres dans la limitation du niveau de détresse éprouvée par les proches. Méthode : cette étude qualitative a porté sur 19 proches d’adultes souffrant d’un trouble du comportement alimentaire et de toxicomanie et/ou d’alcoolisme. Les interviews des participants, menées avec un guide d’entretien semi-directif, ont été enregistrées et retranscrites mot à mot, avant de faire l’objet d’une analyse thématique de contenu. Résultats : seules deux stratégies de coping sont utilisées par tous les proches sans exception. La première, centrée sur le problème, consiste à agir pour modifier la situation, et la seconde, centrée sur les émotions, à espérer la guérison. L’analyse des protocoles souligne aussi la détresse élevée des proches et suggère un éventuel lien entre une moindre détresse et l’acceptation de l’addiction dans sa dimension d’incontrôlabilité en termes de durée et de pronostic. Discussion : nous approfondissons cette question d’une stratégie de coping plus efficace qui consisterait à accepter la dimension long terme des troubles et passerait par l’élaboration de la perte et du deuil du patient d’avant l’addiction. Ce travail d’élaboration dessinerait une troisième voie pour l’implication des proches dans les traitements, entre exclusion et inclusion systématiques.
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