Résumé :
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C'est en 1976 que le gouvernement québécois adopte sa toute première politique consacrée spécifiquement à la question de l'usage et de l'abus de drogues. S'organise dès lors, sous la gouverne du ministère de la Santé et des Services sociaux, toute une série de plans d'action et d'énoncés de missions qui allaient encadrer et orienter la philosophie et les modalités de l'intervention en matière de toxicomanie. En s'appuyant sur les résultats d'une analyse de contenu des différents documents politiques québécois traitant de la question des drogues, nous proposons de mieux cerner la nature des transformations qui se sont opérées de 1976 à 2006 dans la façon dont on définit l'intervention auprès des toxicomanes. Nous tenterons de valider l'hypothèse selon laquelle la remise en question du providentialisme, et le passage à ce que les Européens définissent comme l'État social actif, allait contribuer à redéfinir les modalités de l'intervention en toxicomanie. Ces mutations politiques se traduiraient dès lors par la reconnaissance de nouveaux principes régulatoires devant guider les interventions en toxicomanie, tel que (1) l'importance accordée à la responsabilisation et à l'autonomie des individus, (2) la remise en question de la prise en charge institutionnelle du bénéficiaire au profit d'une intervention dans le milieu, et finalement (3) la priorité accordée aux actions préventives plutôt que réactives.
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