Résumé :
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Plusieurs études épidémiologiques ont retrouvé que les comorbidités addictives étaient fréquentes lors de l'évolution des troubles bipolaires, avec une prévalence 6,6 fois supérieure à celle retrouvée en population générale. Nous rapportons le cas clinique d'un patient âgé de 27 ans, hospitalisé sous contrainte dans un service de psychiatrie pour un premier épisode maniaque, avec humeur expansive, logorrhée, tachypsychie, délire de grandeur, mégalomanie et fuite des idées. L'évolution a été marquée par une amélioration des troubles avec un traitement antipsychotique atypique et thymorégulateur. Le patient présentait aussi depuis l'adolescence des variations de l'humeur subsyndromiques, des conduites addictives, notamment une dépendance sévère au cannabis depuis l'âge de 21 ans, des conduites d'alcoolisation, ainsi que des traits de personnalité psychopathiques, caractérisés par une impulsivité, une hétéro-agressivité, le mépris et la transgression des règles sociales avec actes médico-légaux sans culpabilité. Ce cas clinique illustre les difficultés diagnostiques et le retard au diagnostic de trouble bipolaire, liés à l'intrication depuis l'adolescence de symptômes liés soit aux conduites addictives, soit à un trouble bipolaire I, soit aux troubles de la personnalité.
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