Résumé :
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Objectif : L’article étudie la clinique des relations dites « fusionnelles », plus particulièrement dans les situations de forte « dépendance » à l’autre. Il souhaite compléter le cadre conceptuel de la psychanalyse, à partir de Freud et de Lacan, notamment leurs notions de « Chose » et d’« objet a » par l’apport d’une notion nouvelle. L’objet b désigne la création artificielle par le sujet d’une nécessité prétendument essentielle, d’un « faux besoin crucial », qui le maintient dans la dépendance autant que dans la confusion. Méthode : L’auteur s’appuie sur les observations quotidiennes au cours d’une vingtaine d’années de pratique de la psychanalyse et, plus précisément ici, sur six cas cliniques spécifiques correspondant aux cures psychanalytiques de patients vivant des relations confusionnelles. Résultats : La « fusion-confusion » s’organise à partir du rapport à l’altérité mis en œuvre par chaque sujet, selon cinq modes fondamentaux : l’inclusion, l’agrégation, l’adhésion, l’obligation et la dévotion, assignant l’autre à une « place » imaginaire spécifique. Chaque forme de fusion-confusion se fonde sur une nécessité, sur un besoin central, qui pousse le sujet à exiger la présence d’un autre à ses côtés. Un tableau récapitulatif est proposé en fin d’article. Discussion : La pratique clinique mettant en évidence dépendances et confusions entre partenaires, il semble approprié de parler de relations confusionnelles plutôt que de relations « fusionnelles ». Cette première étude pourra être élargie à d’autres observations cliniques diversifiées, puis complétée par des apports théoriques d’orientations différentes et enrichie par des recherches sur les familles, les groupes, les communautés, les généalogies... Conclusion : À la différence de la Chose et de l’objet a, l’objet b n’est pas originaire : il est produit par l’articulation entre la dynamique de subjectivation propre au sujet de l’inconscient et les contraintes de socialisation, intersubjectives et groupales, auquel il est soumis.
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