Résumé :
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Les conduites à risques qui débutent et s'installent à l'adolescence sont à l'heure actuelle un problème de santé publique. L'usage de toxiques, les accidents de la route, la prise de risque sportive, etc., sont responsables, à long terme, d'une morbidité et d'une mortalité considérables. Toutes ces conduites se définissent comme un engagement délibéré et répétitif dans des situations dangereuses. Parmi les caractéristiques qui leurs sont associées, la recherche d'éprouvés intenses tient une place prépondérante, elle est le fil conducteur d'une série d'actions mettant en jeu la vitesse, le saut dans le vide, etc. Les sports extrêmes qui sont particulièrement prisés par les jeunes en sont une illustration. Dans un premier temps, nous examinerons la phénoménologie des conduites à risques à l'adolescence, ainsi que le sens qu'elles prennent à cet âge de la vie. Nous analyserons ensuite pourquoi l'attrait du danger est revendiqué par certains jeunes au travers de quelques exemples de conduites, alors que nos sociétés ne cessent de valoriser la sécurité. Nous développerons alors l'idée selon laquelle la dangerosité rattachée à ces activités à risques serait pour ces jeunes un moyen d'activation, voire de stimulation. Puis, en nous appuyant sur l'importance de l'implication de la recherche de sensations dans de nombreuses conduites à risques, nous ferons l'hypothèse que la récidive et le comportement d'escalade peuvent conduire chez certains jeunes au développement d'une dépendance, voire d'une addiction au risque, et plus particulièrement dans les activités à enjeux physiques (exemple: sports extrêmes). Dans la discussion, nous aborderons tant d'un point de vue préventif qu'heuristique la prise de risque dans ses rapports avec la recherche de sensations et l'addiction.
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