Résumé :
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"Nos sociétés définies comme incertaines et marquées du sceau de l’individualisation sont caractérisées par certaines valeurs notables : immédiateté, rapidité, rationalisme et(sur)consommations. Répondant pleinement à ces attentes sociétales, les progrès médicaux, fulgurants en quelques décennies, les promesses de guérisons,la rapidité des effets des traitements, etc., ont amené un certain triomphe du discours médical sur l’ensemble des pans de notre quotidienneté. Les instances de santé publique ont emboîté le pas à cette logique de médicalisation du social avec un discours santéiste pointant des risques pour tout et partout. Cette rhétorique est particulièrement visible dans la prévention primaire et la promotion de la santé – proposée par la plupart des instances nationales de santé publique, en Suisse et en France – qui présupposent que tout être bien-portant est un malade en puissance, ou pire, un dépositaire potentiel de facteurs de risques. Cette(ré)activation d’une vision sanitaire comme lecture du social, et la rationalisation des comportements qui l’accompagne, nous paraissent peu en phase avec la réalité «réelle» des individus. Nous proposons de développer ici quelques-uns de nos constats visant à ré envisager autrement la prévention notamment en matière d’addictions."
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