Résumé :
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Depuis plus de vingt ans, Modus Vivendi mène un projet d’analyse de produits psychotropes aussi appelé testing. Pour marquer ce cap, nous publions ce numéro des Carnets du Risque qui présente le dispositif et les principaux résultats du projet dans une triple démarche d’autoévaluation, de capitalisation et de militantisme. Dans le cadre du projet, qui s’adresse exclusivement aux usagers de drogues, ceux-ci ont la possibilité de faire analyser leurs produits et de recevoir des informations et des conseils de Réduction des Risques personnalisés. En tant qu’outil de Réduction des Risques, le testing est porteur de valeurs. Cela se traduit notamment par le fait que les usagères sont considérées comme des adultes responsables capables de s’autodéterminer et qui doivent à tout moment se sentir libres d’accepter ou non l’aide proposée et co-décider des modalités de celle-ci. Par ailleurs, le projet s’inscrit pleinement dans l’approche par les pairs. En effet, l’équipe d’intervenantes est composée de travailleuses sociales, de laborantins mais aussi de jobistes qui sont des (ex-)usagers de drogues et qui enrichissent le projet avec leur perspective unique. Depuis 2011, l’analyse de produits psychotropes est proposée en deux lieux, un point fixe se trouvant au centre de Bruxelles et, sur site, au festival Esperanzah! Sur la période couverte par ce carnet, le projet utilisait trois techniques d’analyse : des tests colorimétriques - surtout le test du Marquis -, la chromatographie sur couche mince et la chromatographie gazeuse couplée à une spectrométrie de masse. Tandis que les deux premières techniques sont réalisées en présence de l’usagère, la dernière est réalisée en laboratoire. Longtemps resté pilote, le projet a récemment obtenu une reconnaissance de la Commission communautaire française. Il évolue néanmoins dans un environnement politico-légal fédéral qui menace sa pérennité et compromet son développement.
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