Résumé :
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Le propos de cet article se réfère à un groupe de narration sur la maladie mentale, que nous avons conduit en milieu psychiatrique sur plus d’une année avec la participation d’une douzaine de patients hospitalisés. Nous analyserons quelques-uns des effets du travail narratif groupal, ainsi que les mécanismes interactifs, cognitifs (travail de la représentation) et psychiques qu’engage spécifiquement le processus narratif. En nous appuyant sur les évaluations des acteurs engagés dans ce dispositif de recherche-action, nous avons relevé les effets activateurs du soin, ce que nous appelons «l’efficacité narrative», à laquelle participent à la fois la réhabilitation identitaire et l’efficacité thérapeutique. Une telle efficacité se construit sur différents niveaux de transformations conjoints : le remaniement étiologique et la temporalisation de la maladie, la régulation émotionnelle ainsi que le dégagement de visions closes, et d’expériences aliénantes, concernant le statut, le traitement et le sort du malade mental.
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