Résumé :
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Au milieu du XX ème siècle, poussés à la fois par leurs convictions et par les besoins du quotidien, des psychiatres - beaucoup sont aujourd'hui disparus - ouvraient l'asile en inventant le désaliénisme. Nombre d'entre eux étaient des fondateurs et des porteurs de notre revue.|Cinquantième anniversaire de VST. Que reste-t-il des efforts de Bonnafé et des réfractaires de la psychiatrie, de Tosquelles à Oury, pour inscrire cette position désaliéniste dans un projet de société et promouvoir une psychiatrie inscrite dans la vie sociale et des rapports nouveaux entre soignants et soignés ?|La psychiatrie sort-elle de la science et de la médecine lorsqu'elle se soucie des dimensions sociales et institutionnelles de la souffrance ? Sort-elle de son rôle lorsqu'elle va au devant de cette souffrance psychique : celle qui se montre et se cache dans nos rues. Lorsqu'elle contribue à articuler le sanitaire et le social ? Peut-elle retrouver sa fonction véritable d'asile et d'accueil sans se réduire à un guichet ou à une contention ?|Que devient, comme d'autres auparavant, le rapport Piel-Roëlandt qui suscita certes des controverses par ses propositions, mais autant d'espoirs par son constat d'une psychiatrie inégalitaire et en régression ? Beaucoup de ceux qui soignent et accompagnent, luttent pour une politique de santé publique, sans se limiter à être seulement un contenant et une protection pour ceux qui souffrent. Notre revue ne doit pas rester silencieuse devant certains reculs ( la psychiatrie publique ) ou certaines impasses ( l'administration gestionnaire du soin, faute d'une politique de santé mentale ). De la même façon qu'il faut refonder l'action sociale, il faut retrouver les idées fondamentales qui permirent de passer de la dissimulation à la répression à la reconnaissance et la prise en compte positive de la folie.|Ce dossier de VST veut être l'écho d'une politique et de pratiques qui peuvent conduire du désaliénisme à la mise en oeuvre d'une psychiatrie sociale réunissant soignants et professionnels du social. Désaliénisme n'est-il pas le simple synonyme d'une psychiatrie citoyenne ?
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