Résumé :
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La coca tisse toujours des liens ambigus entre l'Amérique andine et l'Europe : lors de l'Exposition universelle de Séville, les Espagnols saisirent des sacs de feuilles de cocaïne exposés au pavillon de la Bolivie, destinés à promouvoir une plante dont ce pays célèbre quotidiennement les vertus. La réponse ne se fît pas attendre : le président de la République de Bolivie, à son arrivée en Espagne quelques jours plus tard exhibe avec une fierté mêlée de défi une feuille de coca à la boutonnière, soulignant par ce geste que ' la coca est bonne et naturelle alors que c'est la cocaïne qui est mauvaise '. Il s'agit de la confrontation de deux cultures différentes de la drogue : l'une basée sur l'utilisation séculaire - et parfaitement intégrée au double plan médical et social - d'une plante vénérée et source de revenus pour les paysans de tous les pays de la Cordillère des Andes, l'autre basée sur l'utilisation détournée d'une substance initialement médicale, la cocaïne, extraite précisément des feuilles de cette plante, et dont les conséquences sociales deviennent considérables dans les pays occidentalisés.
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