Résumé :
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Un accès facile aux seringues est une condition nécessaire de la réduction de la transmission du VIH et du VHC. Une large disponibilité des seringues doit conduire à réduire encore les diverses formes de partage des seringues et leur réutilisation même personnelle. Le décret de 1987 autorisant la vente libre des seringues a eu un impact considérable et immédiat sur le partage des seringues (Ingold, 1989) mais il est apparu nécessaire d'introduire d'autres mesures pour améliorer l'accès aux seringues : en France, la mise en ouvre de la stratégie de réduction des risques est passéesuccessivement par une sensibilisation des pharmaciens aux enjeux de prévention auprès des usagers injecteurs de drogue, la mise sur le marché de trousses de prévention vendues en pharmacie (Stéribox® mis en vente à l'automne 1994). l'ouverture de programmes d'échange de seringues (PES) enfin, la mise à disposition à large échelle des traitements de substitution à partir de 1996. Les diverses études réalisées en France (IREP, 1996, Lert, 1995)et dans d'autres pays (Hunter, 1995, Klein, 1996, Lamotte, 1996, Stradhee, 1996, Benninghoff, 1998, Van Ameijden, 1998. Drucker, 1998) montrent la persistance de pratiques de partage soit en raison d'obstacle à l'obtention des seringues, soit en relation avec la situation lors de l'injection (injection dans des lieux publics, participation de plusieurs personnes, injection avec un partenaire sexuel ou un proche, préparation commune du produit à injecter, etc.). De plus, la mise en commun du matériel de préparation et la réutilisation des filtres sont apparues commedes vecteurs potentiels des infections par le VIH et les virus des hépatites B et C (Stark, 1995. Chetwynd 1995, Crofts, 1996, Shak, 1996, Stark 1996, Wodak,1996).Si les données de prévalence de l'infection VIH chez les usagers de drogue et la diminution des nouveaux cas de sida laissent penser que l'incidence des nouvelles contaminations diminue (Hamers 1997, Six, 1999), la transmission du VHC reste préoccupante en raison du niveau élevé de la prévalence, de la précocité de la contamination dans la carrière des usagers, et de la plus grande infectiosité du virus (eau, récipient et filtre étant des vecteurs potentiels). Les stratégies de prévention s'attachent donc désormais à faire évoluer les pratiques d'injection dans le sens d'un usage personnel et unique de l'ensemble du matériel(...)
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